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Mères et filles de cendres

Pour sa deuxième exposition du cycle QUEL HUMAIN POUR DEMAIN ? le département Arts Visuels du Conservatoire d’Agglomération du Pays de Saint-Omer accueille l’artiste Elodie Wysocki. Cette artiste s’empare pour cette exposition, intitulée MERES ET FILLES DE CENDRES, de la figure oubliée d’Omphale, déesse antique associée à la naissance et à la mort. Les œuvres présentées interrogeront les figures des déesses mères et ce que ces images véhiculent de la perception de la femme dans nos sociétés contemporaines.

EXPOSITION VISIBLE du 24 janvier au 22 mars 2025.
Visite libre du lundi au vendredi de 13h30 à 18h, le mercredi de 9h à 12h et de 13h30 à 18h.

A noter :

VISITE COMMENTÉE PAR ÉLODIE WYSOCKI :
Jeudi 23 janvier 2025 à 18h
Lieu : Site de l’école d’art à Saint-Omer (4 rue Alphonse de Neuville)

FINISSAGE EN PRÉSENCE D’ÉLODIE WYSOCKI :
Vendredi 21 mars 2025 à 18h30
Lieu : Site de l’école d’art à Saint-Omer (4 rue Alphonse de Neuville)

” Il était une fois deux pièces obscures, à peine éclairées d’une lumière orangée, dans lesquelles cohabitaient des êtres étranges, tels des fantômes ressurgis du passé.

Dissimulées dans leur immense chevelure, trois femmes ont leurs yeux sur vous rivés. Oh vous n’aviez pas distingué leur figure ? Croyez-moi, elles, elles vous avaient bien repéré·es. Serait-ce à cause de cette brume, que votre vision est troublée ? Baissez les yeux et constatez : c’est un corps qui fume, un corps à demi coupé. Corps-tronc. Corps-morcelé. Corps-suintant en train de goutter, celui d’une femme-fontaine s’il en est. Glissant entre ses cuisses puissantes, l’eau tombe dans un liquide épais : goutte-à-goutte du temps qui passe, qui éteint une vie consumée ; goutte-à-goutte du temps qui reste avant que naisse la prochaine portée. Portée qui, dans la pièce d’à côté, semble avoir disparu, laissant à même le sol, le corps de la mère étendu. Il est recouvert d’une couverture à l’effigie d’Omphale, figure mythologique dont la mission a certainement échoué : évoquant une dissection animale, le tissu cache un être qu’elle n’aura pas pu protéger. Oui la frontière est fine entre la mort et la vie, en la donnant, on prend le risque de perdre la sienne. Ne reste ici que le reliquat de la mère qui a été, et qui n’est plus : une chevelure dont la pousse n’est pas terminée. À moins qu’il ne s’agisse du cordon ombilical au bout duquel il n’y a plus rien d’accroché. Quoi qu’il en soit, le coup de ciseau qui vient d’être donné n’est ni celui de la coiffeuse, ni celui de la sage-femme, mais celui des Parques – le fil de vie est bien cassé.


C’est dans un temps mythologique que nous conduit Élodie Wysocki avec son exposition. Dans un temps mythologique ou dans le temps du conte, en tout cas dans celui, indéterminé, qui commence par un « il était une fois » à partir duquel tout devient possible : fantômes, chaudrons fumant, sorcières accoucheuses, cheveux enchantés. On aime y plonger dans cet ailleurs reculé, on aime s’y perdre. Pourtant, dans ce monde étrange, subsiste une troublante proximité, comme si le réel se rappelait à nous et qu’on ne pouvait lui échapper. Qu’est-ce qui a tué celle que le tissu dissimule ? Est-elle morte en couche ou d’un avortement prohibé ? Victime d’un être fantastique ou d’un être familier ? N’est-elle qu’un élément d’un véritable charnier, celui qui rassemblerait toutes les femmes assassinées, pour le simple fait d’être née femme, comme si cela impliquait un prix à payer ? Il était une fois, il était dix, cent, mille fois. Pourvu qu’il ne soit plus jamais.
Il n’y a finalement qu’un cheveu qui sépare ce temps mythologique et celui que nous vivons, mais ce que semble montrer l’exposition, c’est qu’il n’y a aussi qu’un cheveu pour faire front, et dévier le fil de l’histoire. Tissons une chevelure sororale, drapons-nous-en, convoquons celles qui ont disparu et qui semblent, invisibles, peupler cette exposition en nous glissant à l’oreille : « filles et mères de cendre, nous sommes les descendantes des sorcières que vous n’avez pas brûlées. » – Enchanté·e. “

Clémence Canet

ANIMAUX 2.0

Exposition collective, Musée d’Histoire Naturelle, Perpignan

Visible jusqu’en mars 2025

Résidence Art & Sciences – Université de Lille – UMR HALMA

en collaboration avec Caroline Husquin (MCF en histoire ancienne), l’unité de recherche HALMA et le projet de recherche pluridisciplinaire Ama-Mater mené par Sonia Mzali (doctorante contractuelle en Assyriologie) et Lucie Salamor (ATER en histoire ancienne)

Université de Lille – septembre 2023 -2025

utérus, un organe d'homme ?

ARCHIVES

TEXTE

Indisciplinées
Julie Crenn

Nous portons toutes en nous une bacchante, cette aïeule des sorcières ; et qui terrifie le pouvoir mâle.
Françoise d’Eaubonne – Cave ne Pandoram (Prends garde à Pandora) – 1977


Sur l’ensemble de la surface de la Terre, il existe très peu de lieux, de
(micro)sociétés ou de communautés où les femmes sont réellement libres. En existe t-il d’ailleurs vraiment ? Le patriarcat, alimenté par les monothéismes et le néolibéralisme, instaure des violences systémiques qui perpétuent un flux d’oppressions, de stéréotypes, de discriminations et d’assignations. Les femmes sont comme ci, les femmes sont comme ça…

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Voyage à Xhignesse

Exposition collective d’art contemporain, église de Xhignesse -Belgique

Jusqu’au 9 septembre 2024

OUR TURN TO PLAY

Exposition collective, le K.A.B, Square des Batignolles, Paris

Jusqu’au 8 septembre

Résidence Instagram, Réseau Altitudes

Du 1er au 31 mai 2023, suivez l’histoire de Julia sur l’instagram du réseau Altitudes :

http://www.reseau-altitudes.fr/projet-category/residence-instragram/

Valexplorer

Coup de projecteur sur les Ombres Manifestes d’Élodie Wysocki

Article de VALEXPLORER https://www.valexplorer.fr/l/coup-de-projecteur-sur-les-ombres-manifestes-de-elodie-wysocki/

VISITE VIRTUELLE – La Manufacture – Roubaix

CREATION SONORE JB Hoste, Vincent Gasté et Elodie Mora

Pour cette exposition à la Manufacture, Elodie Wysocki a souhaité s’entourer d’autres artistes pour réaliser une création sonore intitulée « Les vains échos du monde » pour accompagner la découverte de ses œuvres. Cette création sonore peut également s’écouter indépendamment pour s’imprégner de l’univers de l’artiste par le son en attendant la rencontre avec ses œuvres plastiques.

Création et réalisation : Vincent Gasté, Bernard Hoste, Elodie Mora et Elodie Wysocki





TRAVAUX – WORKS