Le dernier qui s’en va éteint la lumière

LE DERNIER QUI S’EN VA ETEINT LA LUMIERE

Installation, 2023, impressions sur tissu, céramique, cheveux humain et gélatines, dim.variables.

Cette installation emprunte son nom à l’ouvrage éponyme de Paul Jorion, dans lequel l’auteur, anthropologue et sociologue, explore les capacités et incapacités humaines à limiter sa propre destruction.

Au centre de l’installation trône la Loba, figure issue des mythologies d’Amérique du Sud. Décrite comme une marginale, la Loba est une femme sauvage qui croasse. Elle erre à la recherche d’ossements d’oublié-e-s qu’elle récolte et brûle afin de faire renaître des vies sauvages.

La Loba est une figure de la mythologie qui fut reprise par de nombreuses féministes. Elle incarne la force non domestiquée, la vie sauvage. Proche de la sorcière et de la magicienne, cette figure bannie et marginale est fortement liée au féminin : par sa capacité à donner la vie, à la redonner aussi et par sa connaissance de la nature.

Dans cette installation, le feu dépasse le rituel de la Loba. Il ravage les terres.

Elément fondateur dans nos cosmogonies, le feu délivre l’homme de sa soumission aux dieux. Destructeur, il dévore lors de nos guerres, nos conflits. Ravageur, il nous rappelle la force implacable de la nature lors d’incendies et d’éruptions. Apocalyptique, il éveille en nous des peurs de fin du monde et d’enfers. Rédempteur enfin, il est aussi celui qui détruit pour accueillir le renouveau.

La Loba, de son fragile promontoire semble observer ce monde d’à côté qui brûle, immobile face à son propre sort.